Les écobilans de l’Empa pour des conférences «écologiques»
L’essentiel n’est pas de participer – du moins lorsqu’il en va de l’environnement
La direction d’une entreprise internationale désire
tenir une conférence de direction d’une heure à
Zurich, un de ses membres devrait se déplacer depuis
Londres. La direction se demande ce qui est le plus
écologique – une téléconférence
par Internet ou un déplacement effectif en voiture, en train
ou en avion? Et la différence est-elle réellement
importante ou néligeable? Telle est la situation
hypothétique que le chercheur de l’Empa Roland
Hischier du laboratoire «Technologie et
société» a analysée à l’aide
des données «ecoinvent», une banque de
données scentifiques unique au monde pour
l’établissement des écobilans à la
création de laquelle les chercheurs de l’Empa ont
participé et qui est gérée par de l’Empa.
Microsoft avait fourni à Hischier une liste de tous
les apareils nécessaires pour tenir une
vidéoconférence – ordinateur portable,
caméra vidéo, vidéoprojecteur, serveur,
routeur et autres – avec toutes les données sur
leur consommation de courant et autres données techniques
telles que vitesse de transmission et puissance de refroidissement
nécessaire. Avec ces données et celles de la banque
de données «ecoinvent» sur les appareils
électroniques et la production
d’électricité ainsi que sur les
différentes variantes de mode de transport, les chercheurs
de l’Empa ont alors calculé les émissions de gaz
à effet de serre sous forme d’équivalents de
CO2. Les résultats sont parlants: pour le déplacement réel, ce qui compte avant tout c’est la consommation d’énergie du moyen de déplacement, soit le train, la voiture ou l’avion; plus des 99.8% de la charge exercée sur l’environnemenrt proviennent des moyens de transports – quel que soit le moyen utlisé. Toutefois une vidéoconférence via Internet elle aussi consomme de grosses quantités d’énergie; les serveur, routeurs, ordinateurs portables et autres vidéoprojecteurs consomment du courant pour leur fonctionnement et certains aussi pour leur refroidissement. Ils sont ainsi responsables de près de 95% des émissions de gaz à effet de serre d’une vidéoconférence. |
|||
|
Toutefois ces différentes variantes diffèrent massivement entre elles pour ce qui est de la quantité des émissions de gaz à effet de serre. La réunion virtuelle, avec seulement 20 kilogrammes de CO2, est celle qui obtient le meilleur résultat; ses émissions sont presque totalement à mettre au compte de la transmission des données via Internet. La variante de transport la plus favorable est le train – dans notre cas un train à haute vitesse passant par Paris – qui arrive à 108 kilogrammes, soit cinq fois plus. L’avion et la voiture avec 315, respectivement 373 kilogrammes d’équivalents de CO2, émettent entre 16 et 18 fois plus de gaz à effet de serre que la vidéoconférence. |
||
|
Le train est de loin le moyen de transport le plus écologique Hischier a encore calculé l’influence de la distance de déplacement sur les résultats. Autrement dit jusqu’à quelle distance de déplacement un voyage «réel» est encore acceptable ou même meilleur qu’une réunion virtuelle? Ce chercheur de l’Empa est arrivé à un résultat étonnant: pour les distances inférieures à 200 kilomètres, il est plus écologique de faire voyager un seul participant par le train que d’organiser une vidéoconférence. «Ceci n’est toutefois valable que s’il ne s’agit que d’une seule personne. Si deux personnes doivent se déplacer, la distance maximale se réduit déjà 100 kilomètres. Et à partir de 10 voyageurs et plus – soit par exemple pour les conférences et les congrès – les réunions virtuelles deviennent plusieurs fois plus écologiques que les réunions réelles. |
||
C’est aussi ce qu’avait révélé une étude plus ancienne dans laquelle Hischier et Lorenz Hilty, qui dirige le laboratoire Technolgie et Société de l’Empa, avaient calculé les effets sur l’environnement de l’«International Environmental Informatics Symposium» qu’ils avaient organisé à Zurich. Les conclusions de cette étude: plus des 96 pour-cent des charges exercées sur l’environnement étaient à mettre au compte des déplacements des quelques 300 participants à cette conférence. De plus il était particulièrement frappant qu’à eux seuls les six pour-cent des participants dont le déplacement dépassait en moyenne 8000 kilomètres étaient responsables de près des deux tiers de la charge totale sur l’environnement. A titre de comparaison: une conférence entièrement virtuelle aurait été 45 fois moins polluante ansi que l’ont montré les calculs des chercheurs de l’Empa. R’09 comme «solution intermédiaire»: une congrès tenu parallèlement plusieurs lieux Comme les contacts personnels sont aussi un point important dans
les congrès et les conférences et que ce sont surtout
les vols intercontinentaux qui exercent une forte charge sur
l’environnement, Hischier et Hilty ont calculé une
troisième variante: un congrès tenu
parallèlement en plusieurs lieux, dans cet exemple à
Zurich, Dallas et Tokyo, qui permettrait de réduire de
près de moitié les charges exercées sur
l’environnement. C’est à cette
«astuce» que recourra Hilty l’année
prochaine pour l’organisation du «R’09 Twin
World Congress on Resource Management and Technology for Material
and Energy Efficiency» que l’Empa et
l’Académie suisse des sciences techniques organiseront
à nouvau à Davos – et qui se dérouera
aussi pour la première fois parallèlement à
Nagoya au Japon. Naturellement avec des retransmissions
vidéo simultanées entre les deux lieux. «Comme
petit projet accessoire, nous étudierons comment les
participants se familiarisent avec ces technlogies de trnamsission
et combien ce déroulement parallèle permet
d’économiser de CO2» explique
Hilty.
|
|||
|
|||